- tire-d'aile (à)
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⇒TIRE-D'AILE (À), subst. masc. et loc. adv.A. — Vieilli. ,,Battement d'aile prompt et vigoureux que fait un oiseau, quand il vole vite`` (Ac. 1798-1835). La corneille en deux tire-d'aile s'élève au-dessus des autres oiseaux (Ac. 1835).Rem. Fém. pour LITTRÉ, GUÉRIN 1892 et Lar. 19e.B. — À tire-d'aile, loc. adv.1. Avec des coups d'ailes rapides et ininterrompus, d'un vol prompt et vigoureux. Voler à tire-d'aile; des oiseaux qui s'enfuient à tire-d'aile. Vois: les chiens ont forcé sa retraite infidèle. C'est en vain qu'elle fuit dans l'air à tire-d'aile, Le plomb fait dans sa chair passer le grand frisson (A. FRANCE, Poés., Poèmes dorés, 1873, p. 16). Peut-être qu'il songe [le vieux corbeau] aux grands bois luisants de cyprès et de pins où dans sa jeunesse il volait à tire-d'aile (LORRAIN, Contes chandelle, 1897, p. 29).2. P. anal. Très rapidement, à toute vitesse. Horace [Vernet] avait eu d'abord à accompagner l'empereur [de Russie] dans le midi de la Russie: un beau voyage, rapide comme le vent, où l'on voyait tout à tire-d'aile (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 5, 1863, p. 115). Tous ces souvenirs me sont revenus tantôt à tire-d'aile, tandis que je lisais l'étude que M. Victor Brochard consacre à Pyrrhon (A. FRANCE, Vie littér., 1890, p. 129).Prononc. et Orth.:[(a)
]. Subst. att. ds Ac. 1798, 1835 avec le plur. des tire-d'aile. LITTRÉ pour lequel le mot est fém. et signifie une tire d'aile: ,,Il faut écrire au pluriel des tires-d'aile``. Loc. adv. att. ds Ac. dep. 1798. ROB. 1985: ,,On trouve aussi la graphie à tire-d'ailes`` qui selon LITTRÉ est celle de Voltaire. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. Mots comp. 1981, p. 256: à tire d'aile. Étymol. et Hist. 1. 1532 à tyre d'esle « très rapidement » (RABELAIS, Pantagruel, prol., éd. V. L. Saulnier, p. 4); 2. 1564 voler à tire d'ailes « en agitant les ailes sans relâche » (THIERRY). Comp. de tire, forme du verbe tirer « action de voler (en parlant d'un oiseau) » (1376, Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 94, 70; cf. aussi XIIIe s. voler à tir « sans interruption » hapax ds GDF. Compl.; 1509 voler de grant tire « se dit d'un oiseau qui vole fort et haut » Arth. de Alagona, f° 12 ds TILANDER, Glanures lexicogr., Lund, 1932); v. aussi vol à la tire, s.v. tire2, déverbal de tirer « voler » (tire, usuel au Moy. Âge au sens de « rang, ordre » est un autre mot, v. tire1), et de aile.
tire-d'aile (à) [atiʀdɛl] loc. adv.ÉTYM. 1532, au sens 2 (concret, 1564); avec trait d'union, XVIIe; de tire, n. f., « le fait de voler » (→ 2. Tire, étym.), croisement entre tirer (II.), et 1. tire (du francique), et aile; cf. anc. franç. voler à tire, de tire « sans s'arrêter ».❖1 Avec des coups d'ailes, des battements rapides et ininterrompus. || Oiseaux qui volent, filent, partent à tire-d'aile (→ Croassement, cit. 1; grain, cit. 4).1 (…) des oiseaux qui, deux à deux, passaient à tire-d'aile et se dirigeaient soit dans les foins, soit dans les blés (…)E. Fromentin, Dominique, V.2 Fig. Très vite, comme un oiseau. ⇒ Rapidement. || Le sommeil m'échappe à tire-d'aile (→ Récupérer, cit. 2).REM. On trouve aussi la graphie à tire-d'ailes.2 (M. et Mme Desmarets) ne restaient jamais longtemps dans les salons, et s'en sauvaient impatients de gagner leur nid à tire-d'ailes comme deux colombes égarées.Balzac, Ferragus, Pl., t. V, p. 32.REM. Balzac écrit ailleurs À tire-d'aile (les Marana, Pl., t. IX, p. 794).
Encyclopédie Universelle. 2012.